Le 7 décembre dernier, lors d’une expertise des habitats aquatiques dans le cadre d’un projet de microcentrale hydroélectrique en Savoie, un de nos hydrobiologistes réussit à filmer une musaraigne aquatique (Neomys fodiens) en train de se nourrir d’invertébrés aquatiques.

La musaraigne aquatique est un micromammifère très discret qui vit le long de cours d’eau et se nourrit de petits invertébrés aquatiques (larves d’insectes, crustacés, mollusques). Généralement, lorsqu’on la recherche, seuls des indices de présence sont constatés (crottes, restes de nourriture, ossements), d’autant que l’animal est principalement nocturne. Aussi, avoir pu l’observer et la filmer pendant plus de 10 minutes apparaît exceptionnel.
Cette espèce, ainsi que son habitat, sont protégés en France. Sa présence sur la zone d’emprise du projet entraîne des contraintes réglementaires. Certaines procédures réglementaires vont donc être nécessaires pour d’une part évaluer l’impact du projet sur la musaraigne aquatique et d’autre part, si besoin, mettre en œuvre la séquence « Eviter, Réduire, Compenser».

Cette découverte est d’autant plus remarquable que l’objet de la visite du site ne visait pas à la rechercher. En effet, l’expertise du site consistait à évaluer la qualité des habitats aquatiques pour la faune piscicole et plus précisément la truite commune (Salmo trutta), seule espèce de poisson présente dans ce type de torrent de montagne. Les faciès d’écoulements, les obstacles à la libre circulation des poissons, les zones de frayères ont été identifiés et pointés à l’aide d’un GPS afin de les cartographier. L’ensemble du futur tronçon en débit réservé (tronçon court-circuité) a ainsi été parcouru de l’aval vers l’amont en cherchant à identifier les impacts potentiels du projet hydroélectrique.
TEREO réalise régulièrement ce type d’étude, notamment depuis deux ans en raison de la volonté des services de l’état de développer la petite hydroélectricité en torrent de montagne.

A nous de faire en sorte que ces projets de production d’énergie tiennent compte de la faune patrimoniale encore en place.